Doctrine Malikite

Au Nom de Dieu le Clément, Miséricordieux



Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ».

Il dit aussi : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ».

Et il dit : «Certes, Allah, et Ses anges, les habitants des cieux et de la terre, jusqu'à la fourmi dans sa tanière et jusqu'au poisson prient pour celui qui enseigne aux gens le bien ».

Qu’Allah fasse de ce Forum une aumône courante pour Sa Face généreuse.

Que nos intentions soient purement pour Allah seul.

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La lecture du Coran et autres actions du bien atteignent-elles le défunt en mérites?

 Ashwaq
Vendredi 2 Mai 2008

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Question :
Avez-vous la preuve que la lecture coranique et autres bonnes actions qu’on offre à un défunt lui arrive (en mérite pour lui dans sa tombe) ?
Jazâkum Allahu Khayran.

Réponse :
Cela ne fait nul doute (in shâa Allah) chez nous que cela arrive à lui (en mérites) que cela soit des invocations, de la lecture du Coran, aumône, jeûne, ‘Umra, Hadj...

Le docteur et maître Sidi 'Abdellah Ibn As-seddîq Al-Ghumârî[1]: dit dans son Livre :
« Tawdîh al-bayân li wusûl thawâb al-qurân lilmutawaffâ » page 76 :
Ibn Al-qayyim a dit :
« Les savants ont divergé en ce qui concerne les adorations des membres comme la prière, le jeûne, la lecture coranique, le Dhikr.. : l’Imâm Ahmed et la majorité des salafs ont confirmé que leurs mérites arrivent au défunt (lorsqu’on lui offre cela), c’est aussi l’avis de quelques compagnons d’Abû hanîfa et des générations tardives des savants malikites (Ibn Rushd, Al-qurtubî…) »
Fin de citation.

Par contre l’avis connu (mash-hûr) des malikites est que le Hadj est une adoration plutôt des membres essentiellement (badaniya) donc personne ne peut faire un pèlerinage à la place d’une autre, idem pour la prière…Si la personne est dans l’incapacité de faire le Hadj (pendant toutes les années de sa vie) : il en sera exonéré.
Mais si la personne fait un testament (wasiyya) (ordonnant) de faire un Hadj pour lui après sa mort : les héritiers doivent l’exécuter (du tiers de l’héritage) : mais cela ne sera pas compté comme un Hadj pour le défunt. Il est makrûh (détestable) dans le mash-hûr de l’école malikite de formuler un tel testament…
Au contraire les hanbalites considèrent que si la personne qui doit faire le Hadj ne peut pas le faire (à cause par exemple d’une vieillesse très avancée ou d’une maladie incurable qui l’empêche ..) : il est de son devoir de demander (d’envoyer) quelqu’un d’autre pour le faire à sa place… Pour eux : celui qui est mort sans faire le Hadj obligatoire : ses héritiers doivent prendre de son argent ce qui permettra de faire ce hadj pour lui (même si le défunt n’avait pas demandé cela)…Une personne qui aura déjà fait son propre pèlerinage fera ce pèlerinage pour le défunt….

Les savants sont d’accord pour dire que personne ne peut faire la prière à la place d'un autre.

L’imâm Malik dit au sujet du jeûne à la place d'un défunt qui est mort en ayant laissé des jours à rattraper: On ne peut pas faire cela à sa place car il s’agit là d’obligation personnelle physique Sauf si le défunt a laissé un testament avec cela.
L’imâm Shâfi’ a dit : oui, le proche du défunt donnera la nourriture en compensation pour cette dette d’Allah du défunt.
L’imâm Abou Hanifa a dit : il jeûnera à sa place s’il peut, sinon il nourrit les pauvres.

La cause de cette divergence est la présence d’un Hadîth rapporté par Muslim (2/803) et Bukhâri (4/192) :Aïsha (que Dieu l'agrée) rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit « celui qui meurt et qu’il a un jeûne à rattraper, son proche/waliyy (tuteur) jeûnera à sa place »
et d'un autre Hadîth rapporté par Bukhârî (4/192-193) et Muslim (2/803): Ibn Abbâs(que Dieu l'agrée) rapporte: "un homme vint voir le Messager (paix et salut sur lui) et lui dit: "ô Messager d'Allah, ma mère est morte et elle devait le jeûne d'un mois à rattraper, est ce que je rattrape cela pour elle? Le Messager répondit: si ta mère avait laissé une dette (vis à vis des gens) est ce que tu aurais honoré sa dette? l'homme répondit : Oui. Le Messager poursuivit alors: Oui, alors la dette d'Allah est plus digne d'être honorée".
Donc ceux qui se sont basés uniquement sur le hadîth (Nass) ont obligé le Waliyy à procéder au rattrapage à la place du défunt. ...


(Ref: Al-Fiqh ‘alâ al-madhâhib al-arbaa d’Al-jazîrî tome I page 634-638 et Bidâyat al-mujtahid d'Ibn Rushd tome I page 445 et suivantes)


Pour ce qui est des preuves de notre première confirmation :

Le Messager de Dieu a dit :
« Quand l'humain meurt ses actions cessent sauf trois :
Une aumône courante (qu'il a laissée derrière lui)
Une science utile.
Un enfant vertueux qui prie pour lui. »

L’Imam Ahmad rapporte dans son Mousnad, que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « la Sourate Yâ-Sîn est le cœur du Coran, il n'y a pas un homme qui la récite pour Allah et en vue de la résidence (du Paradis) dans l'au-delà sans que Allah lui pardonne. Récitez la (Yâ-Sîn) en faveur de vos morts ».
Rapporté aussi par Ibn Hibbân- 2996, qui l’a qualifié d’authentique (Sahîh) ; par Ibn mâja dans al-janâiz-1448 , Al-hâkim (1/565) et par d’autres)

Al-Bukhârî (11/584 :kitâb al-aymân wa an-nudhûr) rapporte:
Ibn 'Abbâs rapporte:
« Une femme de Juhayna est venue voir le prophète et dit : « O Messager d'Allah, ma mère avait fait voeu d'accomplir le grand pèlerinage mais elle est morte (sans le faire). Puis-je le faire pour elle ? »
Le prophète (paix et salut sur lui) répondit : « fais le pèlerinage pour elle. Vois-tu si ta mère avait une dette (à l'égard de quelqu'un), tu l'aurais payée ? La dette vis-à-vis de Dieu est plus en droit d'être accomplie. » »

Ibn ‘Abbâs rapporte : « le prophète (paix et salut sur lui) en passant par un jardin de Médine, entendit la voix de deux hommes morts qui étaient en train de subir un châtiment dans leur tombes. Il dit : « Ils sont tourmentés pas pour grand chose (ils pouvaient facilement éviter cela), puis il reprit : « Mais si, parce que l’un deux ne prenait pas garde de se souiller en urinant, tandis que l’autre répandait la calomnie (An-namîma) »; il ordonna qu’on lui apporte une branche de palmier, la cassa en deux, et planta une partie sur chaque tombe. On lui dit : « Ô envoyé de Dieu ! Pourquoi as-tu fait cela ? » Il répondit : « Peut-être ce geste là, pourra alléger leur châtiment jusqu’à ce que cette branche soit desséchée. » [2]
L’éminent Imâm Mâlikite Al-qurtubî dans son commentaire du Coran : commentaire du verset 44 de la Sourate 17 suivant:
وَإِن مِّن شَيْءٍ إِلاَّ يُسَبِّحُ بِحَمْدَهِ
« Il n’est d’être qui ne Lui adresse une louange particulière mais vous n’entendez rien à cette incantation »
Al-Qutubî dit :
« …le Hadîth cité nous montre que tant que les branches sont vivantes (non sèches) : elles continueront à invoquer Allah. De ce hadîth authentique on peut déduire aussi (l’importance) de planter les arbres et de lire le Coran sur les tombes. Et Si Allah a allégé le châtiment de ces personnes par (l’invocation) des branches, qu’en est-t-il de la lecture du Coran du croyant (en faveur du défunt). Et on a démontré cela en détail dans notre livre At-tadhkira. On a démontré de façon claire : que le mérite de ce qu’on offre pour le défunt (de lecture coranique ou aumône et autres) arrive certainement au défunt : et louange à Dieu pour cela… »

قلت: ويستدلّ لهذا القول من السُّنّة بما ثبت عن ابن عباس رضي الله تعالى عنهما ' أن النبيّ صلى الله عليه وسلم مَرّ على قبرين فقال: إنهما لَيُعَذَّبان وما يُعَذَّبان في كبير أما أحدهما فكان يمشي بالنَّميمة وأما الآخر فكان لا يستبرىء من البول قال: فدعا بِعَسيب رَطْب فشقّه اثنين، ثم غرس على هذا واحداً وعلى هذا واحداً ثم قال: لعلّه يخفّف عنهما ما لم يَيْبَسَا ' فقوله عليه الصلاة والسلام. ' ما لم ييبسا ' إشارة إلى أنهما ما داما رطبين يسبّحان، فإذا يبسا صارا جماداً. والله أعلم. وفي مسند أبي داود الطّيالسي: ' فوضع على أحدهما نصفا وعلى الآخر نصفاً وقال: «لعله أن يهوّن عليهما العذاب ما دام فيهما من بلولتهما شيء» ' قال علماؤنا: ويستفاد من هذا غرس الأشجار وقراءة القرآن على القبور، وإذا خُفف عنهم بالأشجار فكيف بقراءة الرجل المؤمن القرآن. وقد بينا هذا المعنى في (كتاب التذكرة) بياناً شافياً، وأنه يصل إلى الميت ثواب ما يُهْدَى إليه. والحمد لله على ذلك.



Le docteur et maître Sidi 'Abdellah Ibn As-seddîq Al-Ghumârî[3]: dit dans son Livre :
« Tawdîh al-bayân li wusûl thawâb al-qurân lilmutawaffâ » page 84 :

« Il a été confirmé des hadîths authentiques que l'aumône, le jeûne, le Hadj et la 'umra arrive au défunt et se sont des actes cultuels, et la lecture du Coran (la Fâtiha, Yâsîn...) qu'on fait pour lui arrive aussi en mérite pour lui (par simple analogie évidente) ».[ Et il cite plusieurs hadîths authentiques.]
Fin de citation.

Sujet important lié à ce sujet :
http://www.doctrine-malikite.fr/index.php?action=forum&subaction=message&id_sujet=46941



Notes:

[1]Le Sheykh 'Abdellah Ibn As-seddîq Al-Ghumârî est lauréat d'Al-Azhar d'Egypte et d'Al-qarawiyyîn de Fés. Né à Marrackech, il est l'un des plus grand savant musulman du 20éme siécle: il fut surnommé Al-Bukhârî de son temps.

[2]Rapporté par Muslim (676) et Al-Bukhârî 218 ; rapporté aussi dans le sommaire de Sahîh Al-bukhârî tome I page 74 , hadîth 164 : par l’Imâm Zein Ed-dîn Ahmad Ibn Abdul-Latif Az-zubaydî, édition : Dâr Al-kutum Al-‘ilmiyya Beyrouth Liban.

[3]Le Sheykh 'Abdellah Ibn As-seddîq Al-Ghumârî est lauréat d'Al-Azhar d'Egypte et d'Al-qarawiyyîn de Fés. Né à Marrackech, il est l'un des plus grand savant musulman du 20éme siécle: il fut surnommé Al-Bukhârî de son temps.

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