Doctrine Malikite

Au Nom de Dieu le Clément, Miséricordieux



Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ».

Il dit aussi : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ».

Et il dit : «Certes, Allah, et Ses anges, les habitants des cieux et de la terre, jusqu'à la fourmi dans sa tanière et jusqu'au poisson prient pour celui qui enseigne aux gens le bien ».

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Acheter sa maison avec crédit en France et en Europe

 ashwaq
Jeudi 13 Septembre 2007

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Question :
Peut-on Acheter sa maison avec crédit en France et en Europe ?

Réponse :
Beaucoup de frères m'ont fait la remarque suivante:

En France les loyers sont très chers, et on paye un loyer pendant toute une vie: en sachant que cette maison se sera jamais à nous (gaspillage à long terme) et le pire est : en cas de décès ou d'invalidité, si ta femme ne peut pas payer: elle sera chassée de la maison avec les enfants!

Par contre pour la propriété: tu payes une somme pendant un certain nombre d'année et la maison est à toi, en plus en cas de décès ou d'invalidité (et grâce à l'assurance 'obligatoire') ta femme ou tes héritiers ne sont pas tenus de payer et la maison leur appartient. Ceci en plus des avantages fiscaux octroyés.

La règle de base en Islam est : que l'intérêt et l'usure sont un grand pêcher: selon le Coran et la Sunna. Néanmoins, la nécessité (ad-darûra) a ses règles. Et il y a toujours des exceptions et des dérogations aux règles, surtout dans un contexte où les musulmans sont faibles et minoritaires (voir la disciplinie: Fiqh Al-aqalliyât: jurisprudence des minorités).

Les avis des savants sont nombreux sur ce sujet délicat, j'ai choisi cette Fatwa qui me semble plus proche de notre contexte.

Voici un extrait d'une très importante Fatwa du conseil des Fatwas européennes:

-Le conseil incite les musulmans à trouver des alternatives légales qui leur permettent d’accéder à la propriété sans passer par les crédits à intérêts.

- Le conseil exhorte les associations musulmanes à négocier avec les banques afin de proposer aux clients musulmans des produits satisfaisants. Les contrats de paiement différé avec élévation de prix sont parfaitement valables, c’est le prix du bien qui change.

Ce type de transaction est courant dans certains pays européen ; de même que des succursales (agences) de certaines banques européennes installées dans des pays arabes, comme le Bahreïn, offrent des produits conformes à la jurisprudence musulmane.

Si, à l’heure actuelle, les conditions mentionnées ci-dessus ne sont pas réunies, alors, le conseil, au regard des arguments, des règles islamiques et des considérations canoniques autorise l’achat de maisons par crédit bancaire à intérêt. Cette autorisation est soumise à deux conditions :

- La maison doit servir de résidence principale.
- L’acquéreur ne doit pas disposer d’un autre moyen que le crédit à intérêt pour acheter sa maison.

Le conseil s’est basé dans son avis sur deux arguments essentiels :

Le premier argument s’appuie sur la règle stipulant qu’en cas de nécessité absolue, l’interdit devient permis. Cette règle acquiert l’unanimité des ulamas et le coran y fait allusion dans cinq endroits différents dont le verset 119 de la sourate « Les bestiaux » :{ Alors qu'Il vous a détaillé ce qu'Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez contraints d'y recourir.** et le verset 145 de la même sourate : {Quiconque est contraint, sans toutefois abuser ou transgresser, ton Seigneur est certes Pardonneur et Miséricordieux**.

Par la même occasion, les jurisconsultes substituent le besoin au nécessaire, indépendamment de l’étendu de la question, que cela concerne l’individu ou le groupe. La différence entre les deux est que le nécessaire est indispensable à la vie voire vital, et que l’atteinte à l’indispensable est une atteinte à la vie humaine.

En revanche, porter atteinte au besoin est préjudiciable, provoque la gêne et la difficulté dans la vie des personnes. Allah, exalté soit-Il, à levé la difficulté et la gêne : {Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion** (Le pèlerinage, 78) {Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait** (La table servie, 6).

Aussi, l’habitation qui lève la gêne et procure la quiétude est celle qui répond aux besoins de l’emplacement, de la superficie et de l’aménagement.

L’habitation est une nécessité individuelle et familiale, c’est un bienfait d’Allah {Et Allah vous a fait de vos maisons une habitation** (Les abeilles, 80). Le prophète insère la bonne habitation parmi les trois ou quatre sources du bonheur de la personne. Or un habitat de location est loin de satisfaire les exigences du locataire et ne lui procure pas le sentiment d’être chez lui, alors qu’il paie des sommes importantes. De surcroît, le locataire n’est pas à l’abri d’être expulsé de chez lui pour diverses raisons.

L’accès à la propriété épargne les musulmans ces désagréments et leur permet de choisir le lieu, le voisinage et l’aménagement de leur habitation.

Le deuxième argument : basé sur l’avis des Hanafites, de Soufiane Al Thawri et de Ibrahim Al Nakh’i. En ce qui concerne les Hanbalites, l’avis précédent est une version corroborée par Ibn Taymiya et rapportée par certains hanbalites. Il s’agit d’autoriser les minorités musulmanes à entreprendre des transactions illicites au regard du droit musulman. Ce qui fait prévaloir cet avis, dans notre cas, est le couple de considérations suivantes :

1- La minorité musulmane n’est pas tenue de respecter le droit musulman en matière d’affaires sociales, économiques et politiques, dans une société qui n’adopte pas la vision musulmane.

Aussi, les intérêts font partie de ces domaines qui ont trait à l’identité de la société, à la philosophie de l’Etat et aux orientations socio-économiques. Or le droit musulman qui s’impose aux minorités musulmanes est restreint à la sphère privée, telle que les actes d’adoration, la nourriture, le mariage…

2- L’interdiction des transactions illicites, y compris des intérêts, est financièrement et économiquement préjudiciable aux minorités musulmanes, car l’islam est un facteur de force et non de faiblesse. Cet avis est étayé par l’argument de certains savants qui autorisent le musulman à hériter d’un non musulman.

Les Hanafites posent deux conditions à la conclusion de ces transactions :
1- Le musulman contractant doit en tirer profit.
2- L’autre partie contractante ne doit pas subir de préjudice.

Dans cette vision, les juristes hanafites qui ne conçoivent l’autorisation de ce type de transaction qu’en cas de retour de bénéfice financier pour l’acquéreur, rend cet argument irrecevable en apparence dans notre cas car le contractant musulman ne reçoit pas l’intérêt mais le verse. Néanmoins, la finalité de l’approche des Hanafites est assurée car le musulman reste bénéficiaire puisqu’il finit par accéder à la propriété.

Même si ce type de transaction était réfutable dans la vision hanafite, il serait autorisé par les quatre écoles en vue de répondre à un besoin devenu nécessaire.

Conclusion :
Les minorités musulmanes concernées nous ont confirmé que le montant versé à la banque est égal, si ce n’est inférieur, à celui du loyer payé au bailleur en remboursement du prêt. De ce fait, interdire au musulman de contracter un crédit à intérêt, reviendrait à le priver d’accéder à la propriété. Or, devenir propriétaire de sa résidence, est un besoin fondamental reconnu en tant que tel par les jurisconsultes musulmans.

Retenons que le musulman, dans ce cas précis, ne prend pas l’intérêt mais il le donne ; et l’interdiction de ce dernier concerne en premier lieu l’individu qui profite de l’intérêt (la banque), tel que le stipule le saint Coran. De plus, accepter de verser l’intérêt est interdit par mesure de prévention ; cette interdiction n’épargne aucun participant à l’acte, à savoir les parties contractantes, le(s) greffier(s), les témoins…C’est une interdiction de moyen et non de finalité, car celle-ci concerne la prohibition de consommer les intérêts. Notons aussi que les jurisconsultes musulmans autorisent le musulman à recourir au prêt à intérêt en cas de besoin et d’absence de tout autre alternative licite.

Enfin, il est intéressant de rappeler la règle suivante : ce qui a été interdit en soi ne peut être permis que par nécessité absolue, et ce qui a été interdit par prévention peut être permis par simple besoin.

Fatwa 26 (décision 2-4)
 Mehdi
Jeudi 13 Septembre 2007

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Assalamaleikoum

qu'en est iul de faire un crédit pour un véhicule ou pour achter un fond de commerce.

En effet, en Europe nous savons que pour travailler une voiture est indipensable, et certaines personnes dans le besoin ne peuvent avoir recours qu'a l'emprunt d'argent pour se procurrer un vehicule indispensable a l'exercice d'une activitée professionnelle.

De même si un musulman veux créer sa société, il ne peux passer que par l'emprunt.
 ashwaq
Jeudi 13 Septembre 2007

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C'est une question délicate et sensible:

La règle, on l'a dit , est que le crédit qui génére un intérêt est Haram en Islam et dans toutes les autres religions.

Je vous invite à consulter votre coeur et faire une prière d'Al-istikhâra avant d'entammer vos démarches.

Néanmoins:
Voici les éléments tirés de la Fatwa précédente (l'achat d'une maison) qui vous autorise à faire cela en cas de besoin claire et légitime et avec les conditions.

Le premier argument s'appuie sur la règle stipulant qu'en cas de nécessité absolue, l'interdit devient permis. Cette règle acquiert l'unanimité des ulamas et le coran y fait allusion dans cinq endroits différents dont le verset 119 de la sourate « Les bestiaux » :{ Alors qu'Il vous a détaillé ce qu'Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez contraints d'y recourir.** et le verset 145 de la même sourate : {Quiconque est contraint, sans toutefois abuser ou transgresser, ton Seigneur est certes Pardonneur et Miséricordieux**.

Par la même occasion, les jurisconsultes substituent le besoin au nécessaire, indépendamment de l'étendu de la question, que cela concerne l'individu ou le groupe. La différence entre les deux est que le nécessaire est indispensable à la vie voire vital, et que l'atteinte à l'indispensable est une atteinte à la vie humaine.

En revanche, porter atteinte au besoin est préjudiciable, provoque la gêne et la difficulté dans la vie des personnes. Allah, exalté soit-Il, à levé la difficulté et la gêne : {Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion** (Le pèlerinage, 78) {Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait** (La table servie, 6).

Le deuxième argument : basé sur l'avis des Hanafites, de Soufiane Al Thawri et de Ibrahim Al Nakh'i. En ce qui concerne les Hanbalites, l'avis précédent est une version corroborée par Ibn Taymiya et rapportée par certains hanbalites. Il s'agit d'autoriser les minorités musulmanes à entreprendre des transactions illicites au regard du droit musulman. Ce qui fait prévaloir cet avis, dans notre cas, est le couple de considérations suivantes :

1- La minorité musulmane n'est pas tenue de respecter le droit musulman en matière d'affaires sociales, économiques et politiques, dans une société qui n'adopte pas la vision musulmane.

Aussi, les intérêts font partie de ces domaines qui ont trait à l'identité de la société, à la philosophie de l'Etat et aux orientations socio-économiques. Or le droit musulman qui s'impose aux minorités musulmanes est restreint à la sphère privée, telle que les actes d'adoration, la nourriture, le mariage…

2- L'interdiction des transactions illicites, y compris des intérêts, est financièrement et économiquement préjudiciable aux minorités musulmanes, car l'islam est un facteur de force et non de faiblesse. Cet avis est étayé par l'argument de certains savants qui autorisent le musulman à hériter d'un non musulman.

Les Hanafites posent deux conditions à la conclusion de ces transactions :
1- Le musulman contractant doit en tirer profit.
2- L'autre partie contractante ne doit pas subir de préjudice.

Dans cette vision, les juristes hanafites qui ne conçoivent l'autorisation de ce type de transaction qu'en cas de retour de bénéfice financier pour l'acquéreur, rend cet argument irrecevable en apparence dans notre cas car le contractant musulman ne reçoit pas l'intérêt mais le verse. Néanmoins, la finalité de l'approche des Hanafites est assurée car le musulman reste bénéficiaire puisqu'il finit par accéder à la propriété.

Même si ce type de transaction était réfutable dans la vision hanafite, il serait autorisé par les quatre écoles en vue de répondre à un besoin devenu nécessaire.

Enfin, EN EVITANT LE CREDIT VOUS POURREZ VIVRE HEUREUX ET SATISFAIT DE CE QUE DIEU NOUS A OCTROYE.

Le crédit à intérêt pour une consommation ou pour acheter des meubles ou pour un voyage: qui reléve du luxe: ne se justifie pas du tout et n'est pas concerné par cette Fatwa.

S'il y a une banque musulmane dans le pays ou des produits financiers Halal: cette Fatwa n'a plus lieu d'être et ne comptera plus.

Et Dieu est plus Savant.
 Mehdi
Jeudi 13 Septembre 2007

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Barakalaoufik pour vos éclairssissememts,

ce n'etais qu'une question etau dela une refglexion de ma part, car alhadoullilah, Allah azj pourvoit a mes besoins sans que j'ai recours au credit jusqu'a maintenant.

Cependant, je suis conscient qu'il est tres tres difficile pour nous musulmans d'Europe de pouvoir 'résister' et concilier notre vie sociale et professionnelle tout en restant parfaitement a l'ecart de transaction illicite.

Je prie Allah qu'il nous evite de tomber dans l'engrenage de la consommation a outrance qui amene de nombreuses personnes musulmanes ou non dans des situation financiere difficile; et je vous rejoint sur le fait que les crédits pour des mubles ou le dernier plasma ne se justifie aucunement.

J'ai moi même été fort surpris de constater que des operations de crédits se faisait par exemple au Maroc afin de pouvoir acheter un mouton pour l'Aïd.

Assalamaleikoum wa rammathulah wa barrakatouhou

VSMF