Doctrine Malikite

Au Nom de Dieu le Clément, Miséricordieux



Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ».

Il dit aussi : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ».

Et il dit : «Certes, Allah, et Ses anges, les habitants des cieux et de la terre, jusqu'à la fourmi dans sa tanière et jusqu'au poisson prient pour celui qui enseigne aux gens le bien ».

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 Ashwaq
Dimanche 27 Janvier 2008

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La femme peut-elle diriger la prière des hommes ?

La grande majorité (al-jumhûr) des savants sont d'accord pour dire qu'elle ne peut pas faire Imâm pour les hommes.
Seul Abû Thawr et At-tabarî l'autorisent à faire l'Imâm pour les hommes et les femmes.
De même le maître Ibn 'Arabi accepte l'imâmat des femmes pour diriger la prière mixte en mettant en avant le fait que la perfection de l'âme humaine est accessible aux deux sexes (voir al-futûhât al-makkiyya fî Ma'arifat al-asrâr al-mâlikiyya wa al-mulkiyya Tome I page 548).
Ceux qui ont autorisé cela se basent sur le hadîth:rapporté par Abû dâwûd: 'le prophète (paix et salut sur lui) visitait Umm Waraqa chez elle, il lui a mis un Muazzin qui fait l'appel à la prière et lui a ordonné de diriger la prière des gens de sa maison à elle'. Rapporté par Abû Dâwud: 1/396: kitâb as-salât: bâb Imâmat an-nisâ: hadîth:592)
Référence: Bidâyat al-mujtahi d'Ibn Rushd Tome I, page 206: shurût al-imâma.

La femme peut-elle diriger la prière des femmes ?

L'avis connu, retenu et reconnu chez les malikites c'est que la femme ne fait pas Imâm et n'a pas le droit de le faire que cela soit pour diriger des femmes ou autres dans le Nafl comme pour les prières obligatoires: aussi la prière de la personne dirigée par elle est invalide (à refaire) selon les malikites.

Chez les 3 autres écoles (Hanafite, Shafiite et Hanbalite) la femme peut être Imâm des femmes comme elles uniquement. (Al-Fiqh 'alâ al-madhâhib al-arba'a d'Al-jazîrî tome I page 372 (Imâmatu An-nisâ) )

Ibn Ayman parmi les malikites est l'un des rares malikites parmi les anciens à autoriser la femme à diriger la prière des femmes.

Al-Hâfiz Al-ghumârî et Al-kattânî al-atharî:parmi les malikites contemporains ont autorisé la femme à diriger les autres femmes: en se basant sur le Hadîth qu'on a cité à propos de Umm Waraqa et sur les deux Hadîth suivants:
Rita Al-hanafiyya rapporte que Aïsha a dirigé la prière des femmes en se mettant au milieu d'elles. (Al-Bayhaqî 3/131) et An-nawawî (al-majmû')(4/95) et il a dit que ce Hadîth est authentique.
Hujayra rapporte que Umm Salama a dirigé la prière des femmes pour salât al-'asr:en se metttant au milieu d'elles.(Al-Bayhaqî 3/131) et An-nawawî (al-majmû')(4/95) et il a dit que ce Hadîth est authentique.
Al-ghumârî a même ajouté que cela est préférable pour que la femme profite du mérite de la prière en groupe.[1]

Les malikites pour leur version connue et majoritaire (qui consiste à ne pas accepter l'imâmah de la femme dans tous les cas) se basent sur quelques Hadîth qui ne sont pas authentiques chez tous les savants et interprète différemment quelques autres Hadîth Sahîh(comme celui où le Prophète demande qu'on laisse les femmes derrière ou celui où le Prophète dit : n'obtiendront pas le succès ceux qui mettent à la tête de leurs affaires une femme), ils se basent aussi sur la pratique des compagnons et des suivants et des pratiques médinoises: car en effet bien que les compagnons femmes étaient les plus pieuses femmes de l'humanité et bien qu'elles avaient appris le Coran par coeur et le Fiqh: elles n'ont pas fait Imâm (en générale et dans la majorité des cas).
Le cas d'Aïsha, d'Umm Waraqa, ou de Umm Salama est peut être une spécificité pour elles ... :
L'imam al-hâfiz al-bagi a dit à propos du hadith selon lequel Aïsha guidait les femmes dans la prière que c'est un hadith sur lequel on ne peut se baser pour tirer des commandements. (Al-mountaqa de l'imam al bagi ,sharh al-mouwattaa tome 1 page 235).
Le grand imam malikite al-Maziri ajoute à ce sujet que même si ce hadith est sahîh(authentique), c'était juste pour que Aïcha apprenne aux femmes comment elles devaient prier. (Sharh at-talqîn tome 1 page 119).

Voir aussi absolument la Fatwa du CSO (conseil supérieur des Oulama) (rite malikite):

http://www.portail-religion.com/FR/dossier/islam/femme-musulmane/femme-imam.php

Extrait de la Fatwa du CSO:

Le rite malékite s'est orienté vers ce qui est généralement admis, à savoir que la femme n'est pas habilitée à diriger la prière tel que l'enseignent les propos des imams du rite, toutes époques confondues.

L'on peut, à cet égard, citer Cheikh Abou Mohamed Abdellah Ibn Abou Zeid Al Kairaouani qui dit : «la femme ne doit pas diriger la prière -qu'elle soit obligatoire ou surérogatoire- des hommes ou des femmes», Al Hafed Ibn Abdelbar : «la femme n'est pas habilitée à diriger la prière», l'imam Al Maziri : «l'imamat de la femme est nul chez nous, quiconque prie derrière elle est tenu de refaire sa prière, même si le temps qui lui est imparti est dépassé», cheikh Khalil : «une prière dirigée par une femme est nulle» ou encore ses propos dans l'ouvrage de la voie la plus proche au rite malékite : «L'Islam et la condition de l'imamat qui doit être dirigée par une personne de sexe masculin. De ce fait, la prière est nulle derrière une femme» .

En considérant que la prière ne peut être dirigée par une femme, les adeptes du rite malékite ne font que se référer à la conduite des gens d'Al Madina. Si la femme était autorisée à diriger la prière des femmes, cela aurait conduit inéluctablement à leur isolement, et n'auraient, de ce fait, plus besoin d'être associées aux hommes dans les mosquées où la possibilité leur est donnée de suivre la prédication et de participer aux oeuvres pies.

...Que la femme ne dirige pas la prière n'enlève rien à sa valeur, ni à sa place. Il y va plutôt d'une décision fondée sur d'autres obligations, dont certaines ont été susmentionnées.

Notes:
[1]- « Al 'Urf Annâshir fî adillati wa sharhi matni Ibn 'âshir » : auteur : Al-Mukhtâr Ibn Al-'arabi Moumin A-Shangîtî : édition : dâr ibn hazm : (en arabe): page 247.
Et « Fiqh Ahmed Ibn A-sseddîq Al ghumârî (étude comparative) » auteur : Abî Muhammad Al-hasan Ibn Ali Al-kattânî Al-atharî, édition, Muhammad 'Ali Bîdûn, Dâr Al-kutub al-'ilmiyya : Beyrouth Liban.: page 147.

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