Doctrine Malikite

Au Nom de Dieu le Clément, Miséricordieux



Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ».

Il dit aussi : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ».

Et il dit : «Certes, Allah, et Ses anges, les habitants des cieux et de la terre, jusqu'à la fourmi dans sa tanière et jusqu'au poisson prient pour celui qui enseigne aux gens le bien ».

Qu’Allah fasse de ce Forum une aumône courante pour Sa Face généreuse.

Que nos intentions soient purement pour Allah seul.

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Poémes soufis d'Amour (avec beaucoup de métaphore)

 Attâr
Jeudi 27 Mars 2008

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... Prodige ! Une jeune gazelle voilée
Montrant de son doigt pourpré et faisant signe de ses paupières!
Son champ est entre côtes et entrailles,
O merveille, un jardin parmi les flammes !
Mon coeur devient capable de toute image:
Il est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines,
Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins,
Tablettes de la Torah et livre du Coran.
Je suis la religion de l'amour, partout où se dirigent ses montures,
L'amour est ma religion et ma foi.

Ibn ‘Arabi (surnommé le souffre rouge, grand maître soufi andalou, auteur des Futûhât(illumination) de la Mecque (al-futûhât al-moulkiya wa al-mâlikiya))

«J'ai peur de la mort»,
disaient les oiseaux.
«La mort peut-elle exister
pour celui dont le cœur est uni à Dieu ?»
répondait la huppe.
« Mon cœur est uni à Lui,
ainsi le temps et la mort n'existent plus pour moi.
Car la mort est la rupture du temps,
et le temps naît de notre attachement
aux choses qui périssent. »

‘Attâr,
Poète(maître) mystique persan (Xlle et XIIIe s.)


Dieu a caché la mer et montré l'écume
il a caché le vent et montré la poussière...
Comment la poussière pourrait-elle s'élever d'elle-même ?.
Tu vois pourtant la poussière, et pas le vent.
Comment l'écume pourrait-elle sans la mer se mouvoir?
Mais tu vois l'écume et pas la mer.

Djalâl Al-Din Ar-Rûmî
Maître et poète mystique soufi (Turquie) : (XIIème s.) (Fondateur de la Mawlawiya)


Ton amour m’a ravi le sommeil
Et a avivé le mal en mon cœur.
Je l’ai enfui au creux de mes entrailles
Jusqu’à éteindre sa clameur.
Ne lève pas le secret dont tu as daigné me vêtir.
J’ai dissous mon âme, ô mon maître,
De grâce, me la rendras-tu ?

DHU-L-NUN l’égyptien


J’ai répandu l’encens en proférant Son Nom
Par amour éperdu, en hommage à Sa gloire
Un souffle s’est levé, et qui m’a fait connaître
Qu’à travers le parfum résidait Son essence.
J’ai alors touché à la certitude
Qu’il n’est dans l’univers nul autre que Lui.

Al-HARRÂQ
(m : 1845 maître soufi et jurisconsulte(Faqîh) marocain(Tétouan) connu par ses nawbas andalouses)


Un soleil, à peine luit-il dans l’esprit du buveur,
Il le fait pur essence, avec les êtres pour noms.
Quand le coupe s’habille de ses ors,
Que bulles lui font un collier perlé du tout la robe étincelle.
D’expérience, les Avertis connaissent sa brûlure.
Du dehors de la jarre non encore déflorée,
Ils peuvent être grisés sans en briser le sceau.
Les hommes de sens dans l’ivresse savent garder élégance.
Nul d’entre eux en société n’a fracassé la coupe ni à l’égarement n’a cédé.
Et si d’autres parfois trahissent le secret,
Les gardent du faux-pas la face et le revers.

Al-HARRÂQ


Ce bas monde nous pèse quand Vous nous êtes absent
Et, mue par le désir, notre âme vers Vous de tend.
Mort est Votre distance, et vie Votre présence.
Un temps nous quittez-Vous, sitôt nous péririons
Vous partez nous mourons, vous venez nous vivons
Et s’il nous vient de Vous promesse de voir sitôt nous renaissons.
A défaut de Vous voir, nous vivons de Votre mémoire.
Oui, le souvenir des Amis, est notre réconfort.
Vos signes sont-ils absents, notre cœur les perçoit,
Fussions-nous en éveil ou livrés au sommeil.

ABU MADYAN surnommé le secours (maître soufi andalous)


Le Bien-Aimé a dévoilé mon cœur
S’imposant par dedans mon être à mes yeux.
Il a ôté de moi le voile que j’étais
Et le monde, mon ami, pour moi s’est effacé.
Autre que moi ne fut témoin de Sa beauté
Il n’est resté en mon sanctuaire que Lui, contemplé
La beauté n’apparaît qu’à celui
Qui a jeté ces deux mondes dans le ballot de sa raison.

CHUCHTURI (grand soufi : fleur de l’Andalousie)



C’est une flamme vive que, n’eût été le mélange
Les Mages n’eussent jamais adoré.
Sa pureté est d’un temps
D’avant le cep et le cépage.
Elle n’a pas de moitié, pourtant, aux communions,
Elle se révèle, comme se dévoile la mariée.
A elle je fus uni dans la prime heure du temps
Avant que se noircisse le feuillet.
On l’a nommée nectar mais elle est aussi souffle
Vivifiant les âmes de ses expires
Et si ses échansons dans les us sont debout,
Ses amants ne sauraient rester assis.

CHUCHTURI


Voici que paraissent les feux de Laila,
A perdre la raison, ami prépare-toi.
Le pur amant est celui qui succombe d’un trait,
Pas celui qu’on dérobe peu à peu.
Quand la beauté paraît, pose en terre le front,
Car l’action de grâces est devoir, compagnon.

AICHA AL BA’ûniyya



Il a vu l’éclair au Levant et s’est épris de l’orient
S’il avait lui au Couchant son cœur eût élu l’occident.
Car mon amour s’attache à ce flamboiement-là
Aux lieux et aux terres, il ne s’attache pas.

Ibn ‘Arabi


Sache que le monde tout entier est miroir,
dans chaque atome se trouvent
cent soleils flamboyants.
Si tu fends le cœur d'une seule goutte d'eau,
il en émerge cent purs océans.
Si tu examines chaque grain de poussière,
mille Adam peuvent y être découverts...

Un univers est caché dans une graine de millet ;
tout est rassemblé dans le point du présent...
De chaque point de ce cercle
sont tirées des milliers de formes.
Chaque point, dans sa rotation en cercle,
est tantôt un cercle,
tantôt une circonférence qui tourne.

Mahmûd Shabestarî
Poète soufi, Iran (XIVè s.)


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