Doctrine Malikite

Au Nom de Dieu le Clément, Miséricordieux



Le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Chercher la science est une obligation pour chaque musulman ».

Il dit aussi : « les Anges étendent leurs ailes à celui qui cherche la science : par satisfaction de ce qu'il fait ».

Et il dit : «Certes, Allah, et Ses anges, les habitants des cieux et de la terre, jusqu'à la fourmi dans sa tanière et jusqu'au poisson prient pour celui qui enseigne aux gens le bien ».

Qu’Allah fasse de ce Forum une aumône courante pour Sa Face généreuse.

Que nos intentions soient purement pour Allah seul.

Tout d'abord et avant de commencer on vous invite à lire attentivement la charte du Forum (format PDF, ci-après).

Ensuite voir les nouvelles règles de gestion des forums (format PDF, ci-après).

Un moteur de recherche en bas de chaque forum est à votre disposition afin de consulter les sujets déjà traités.

 Ashwaq
Lundi 21 Avril 2008

Version imprimable
[Ignorer]
Bâraka Allahu fîk pour cet exposé :

Une précision importante:

Il ne faut pas mélanger les flatteries (inutiles et hypocrites) avec le fait de rendre grâce et remercier ceux et celles qui nous ont rendu service : à leurs têtes nos parents :
L’ordre d’Allah est clair dans le Coran :
« ..Rends grâce à Moi et à tes géniteurs (tes deux parents) ! C’est à Moi qu'aboutit toute destinée.... »
Sourate 31 (Luqmân) verset:14 .

Et le prophète (paix et salut sur lui) dit :
« Ne rend pas grâce à Allah celui qui ne rend pas grâce (ne remercie pas) aux gens »
أخرجه أحمد وأبو داود والترمذي بإسناد صحيح
Rapporté par Ahmed et At-tirmidhî et Abû dâwud avec une chaîne authentique.

(Allah n’accepte pas la reconnaissance du serviteur et son remerciement pour Ses bienfaits sur lui, si ce serviteur ne remercie pas ses bienfaiteurs parmi les gens et renie leur bienfait : car les deux choses sont liées.
Celui qui a l’habitude de se montrer ingrat envers les gens et ne les remercie pas : il aura aussi l’habitude de se montrer ingrat envers les bienfaits d’Allah).


Enfin, le prophète nous a appris la politesse (bon comportement) avec tout le monde et surtout nous a appris que si quelqu’un nous rend un service il faudra le récompenser, si on n’a rien pour le récompenser (ou qu’on ne peut pas le récompenser), on priera pour lui.

Qu’Allah récompense nos parents, leur donne le Paradis, Son pardon et Sa miséricorde.
Qu’Allah récompense les nobles savants, nos maîtres, ceux qui nous ont enseigné et tous ceux qui ont un droit sur nous (haqqan ‘alaynâ) ainsi que tous ceux qui nous ont rendu service. Âmîn.
Jazâhum Allahu Khayran.

Samedi 14 Juin 2008

Version imprimable
[Ignorer]
Que fait-on vis-à-vis de l'éloge des gens : selon les sagesses d'Ibn 'Atâ Allah d'Alexandrie ?:

Les paroles de sagesses, al-Hikam, d'Ibn 'Atâ Allah d'Alexandrie comptent parmi les plus célèbres recueils d'aphorismes soufis. Elles sont répandues dans presque tout le monde islamique, depuis le Maghreb, où elles ont été l'objet de plusieurs grands commentaires, jusqu'en Indonésie, où elles furent traduites en malais. Leur diffusion est en quelque sorte parallèle à celle de l'ordre shâdhilite, qui voit dans les Hikam le vade mecum, le guide et le compagnon de route de celui qui parcourt la voie contemplative. Car Ibn 'Atâ Allah, qui est né vers le milieu du 7éme siècle et qui mourut en l'an 709/1309 au Caire, fut non seulement le disciple et successeur du maître Abû-l-'Abbâs al-Mursî, lui-même disciple du fondateur de l'ordre, Abû-l-Hassan Ash-Shâdhilî ; il fut aussi le premier maître de cette chaîne à laisser un ouvrage doctrinal écrit, qui fixe et résume l'enseignement oral de ses prédécesseurs
[voir : Titus Burckhardt, Hikam : paroles de sagesses, Arché Milano]

Pour la biographie du maître Ibn 'Atâ Allah Al-Iskandarî voir :
http://www.islamophile.org/spip/L-Imam-Ahmad-Ibn-Ata-illah-As.html

Ibn 'Atâ Allah d'Alexandrie dit dans ses sagesses :

« Les gens te loueront des qualités qu'ils supposent être en toi ; mais toi blâme-toi des défauts que tu sais posséder »

« Le croyant, lorsqu'on le loue, est confus devant Dieu d'être loué pour une qualité qu'il constate ne pas posséder »

« Il n' y a pire ignorant que celui qui abandonne la certitude qu'il a [de ses défauts] pour admettre l'existence des qualités que les gens lui supposent. »

« Lorsqu'on te loue et que tu ne mérites pas, loue Dieu de ce qui Lui revient »

« Les renonçants (ascètes) (zâhidûn) lorsqu'ils sont loués ont le coeur serré parce qu'ils constatent que cet éloge émane des créatures. Les connaissants ('ârifûn) lorsqu'ils sont loués se réjouissent parce qu'ils voient que cet éloge leur vient du Roi-Réalité (Allah : al-Malik Al-Haqq). »


Le maître Ibn 'Ajîba Al-hasanî [1] a commenté généreusement les Hikams (sagesses) d'Ibn 'Atâ Allah dans son ouvrage merveilleux et utile aux cheminants: îqâz al-himam fî sharh al-hikam.

Nous vous présentons ici quelques éléments de l'explication des hikams citées:
«...
Le croyant sincère ne cherche pas l'éloge des gens. Il est plutôt à la recherche de l'agrément d'Allah l'Unique Vérité. Tous ses actes sont purement pour Allah : donc il ne soucie ni de l'éloge des gens ni de leurs critiques infondées... Il prend des paroles ce qui est bon et utile...Allah dit dans le Coran : « Ceux qui prêtent l'oreille à la Parole puis suivent le meilleur d'elle. C'est eux que Dieu a guidés, et c'est eux les doués d'intelligence. » (Sourate 39, Az-Zumar : verset 18)

Le croyant est occupé par ses défauts innombrables inhérents à sa faiblesse...Il revient à Dieu à chaque fois par le repentir et la demande de pardon (Istghfâr)...
Il s'occupe à dévoiler et guérir les vices et les défauts cachés de son âme, sans se tourner à regarder et énumérer les défauts des autres. Les sages disent : « Ne voit les défauts qu'en toi et sois convaincu que s'ils sont apparents en l'autre ; ils sont cachés en toi. »

L'éloge des gens pour toi ne doit aucunement nourrir ton ego, cette éloge est vu par le cheminant comme un signe de Dieu, un message venant de Lui pour encourager Son serviteur à continuer et à persévérer dans le droit chemin.
L'Imâm Abû Hanîfa a entendu un jour les gens le louer en disant de lui qu'il veillait toute la nuit (en prière et en invocations) ; mais il veillait en réalité que la moitié de la nuit. Ainsi, depuis ce jour il a décidé de veiller la nuit entière (pour Allah).

Quant aux insouciants dont l'âme (le coeur) est encore polluée par les attaches de ce bas monde : ils aiment (et cherchent) l'éloge et fuient toute critique ou conseil.

Dans le tafsîr du Coran Al-bahr Al-madîd[2] du maître Ibn 'Ajîba : du verset suivant :

Ne pense point que ceux-là qui exultent de ce qu'ils ont fait, et qui aiment qu'on les loue pour ce qu'ils n'ont pas fait, ne pense point donc, qu'ils trouvent une échappatoire au châtiment. Pour eux, il y aura un châtiment douloureux !
(Coran : Sourate III, verset :188)

Il dit :
Abû Saïd Al-Khudrî (que Dieu l'agrée) a dit à propos de ce verset : « ce verset a été révélé à propos des hypocrites qui ne sortaient pas avec le Prophète (paix et salut sur lui) dans ses expéditions ; et quand le prophète revenait, ceux-ci s'excusaient auprès de lui. Quand le prophète (paix et salut sur lui) acceptait leur excuses (infondées et fabriquées), ils se réjouissaient et ils aiment être loués de ce qu'ils n'ont pas fait »
Ibn Hajar dit : « ce verset peut être appliqué aussi à tous ceux qui font de bons actes et sont atteints par l'orgueil et l'admiration par cela (فرحوا بها فرح إعجاب) : ils s'enorgueillirent de leur dévotion, et aiment que les gens les louent pour ce qu'ils n'ont pas (comme qualités) et pour ce qu'ils ne sont pas »

Allah dit dans le Coran :
وَمَا بِكُم مِّن نِّعْمَةٍ فَمِن اللَّهِ ثُمَّ إِذَا مَسَّكُمُ الضُّرُّ فَإِلَيْهِ تَجْأَرُونَ
« Et tout ce que vous avez comme bienfait provient d'Allah. Puis quand le malheur vous touche, c'est Lui que vous implorez à haute voix.» (Sourate 16, verset 53).

Ceux qui approprient ce qu'ils ont fait de bons à eux même sans considérer l'acte de Dieu, et qui aiment que les gens les louent pour ce que les autres ont fait : seront châtié par le voile de la vanité ('Ujb : عجب ) et de l'éloignement.
C'est Allah seul qui fait : parmi les bienfaits d'Allah sur nous est qu'il crée et attribue à nous.
Si le fidèle se réjouit de la bonne action qui apparaît sur lui et qui est le signe de la bienveillance (divine) et qu'il se voit ainsi comme un instrument : séparé de cette action et porté en même temps par la puissance divine éternelle pour (faire) cette action. Là il n'y a pas de soucis et ce serviteur sera dans l'humilité et la gratitude dues au Seigneur qui augmenteront ainsi par cette attitude.
Mais s'il se réjouit de cette action parce qu'elle vient de lui et s'enorgueillit face aux gens : c'est cela l'essense même du 'Ujb (l'orgueil et la vanité).
Ainsi ne te réjouit pas de l'obéissance parce qu'elle émane de toi, mais réjouis-toi de cette obéissance du fait que c'est un cadeau d'Allah pour toi.
« De la grâce d'Allah et de Sa miséricorde qu'ils se réjouissent donc !» (Coran : Sourate 10, verset 58.)

Débarrasses-toi de l'ostentation et oeuvre pour l'Eternel et vois dans l'éloge des gens un encouragement pour faire encore plus de bonnes choses en croyant fermement que cette action d'obéissance n'est que par la grâce de Dieu et Sa guidance...A Lui donc reviennent les louanges...
« Le croyant, lorsqu'on le loue, est confus devant Dieu d'être loué pour une qualité qu'il constate ne pas posséder »
« Il n'y a pire ignorant que celui qui abandonne la certitude qu'il a [de ses défauts] pour admettre l'existence des qualités que les gens lui supposent. »
« Lorsqu'on te loue et que tu ne mérites pas, loue Dieu de ce qui Lui revient »
« Les renonçants (ascètes) (zâhidûn) lorsqu'ils sont loués ont le coeur serré parce qu'ils constatent que cet éloge émane des créatures. Les connaissants ('ârifûn) lorsqu'ils sont loués se réjouissent parce qu'ils voient que cet éloge leur vient du Roi-Réalité (Allah : al-Malik Al-Haqq). »

Qu'Allah fasse que toutes nos bonnes actions soient purement pour Lui seul.
Qu'Il purifie nos intentions.


Notes :
[1] Ahmad Ibn 'Ajiba est né en 1747 à al-Khamis, village situé entre Tanger et Tétouan. Il montre très tôt un vif intérêt aussi bien pour les sciences de la Loi (Shari'a) que pour le soufisme. Auteur d'une quarantaine d'ouvrages religieux et de poèmes, il réalise également un commentaire du Coran et de Hadiths, des recueils de théologie et de soufisme. C'est à l'âge de quarante huit ans qu'il fait la connaissance à Fès de Moulay al-Arbi Al-Darqawi (1743-1823), l'homme qui deviendra son guide spirituel (murshid). Ahmad Ibn 'Ajiba était alors titulaire de plusieurs chaires d'enseignement dans les mosquées et les écoles (medersas) de Tétouan mais après cette rencontre il tournera le dos aux honneurs de la vie mondaine et se consacrera exclusivement à la voie spirituelle. Ce geste lui vaudra les foudres de l'orthodoxie locale et principalement des doctes Ulémas (ignorants) qui le persécuteront. Ayant obtenu gain de cause, il partira se réfugier dans la campagne où il mourra de la peste en 1809. Ahmad Ibn 'Ajiba est enterré à dans le petit village de Zammije, entre Tanger et Tétouan.
Références :
* Jean Louis Michon, Le soufi marocain Ahmad ibn 'Ajîba (1746-1809) et son Mi'râj, 1990
* Jean-Louis Michon, L'Autobiographie (Fahrasa) du Soufi marocain Ahmad Ibn 'Ajîba (1747-1809), Leyde, 1969.

[2] pour ce tafsîr sunnite voir :
http://www.altafsir.com/Tafasir.asp?tMadhNo=3&tTafsirNo=37&tSoraNo=1&tAyahNo=1&tDisplay=yes&UserProfile=0

VSMF