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Ce qu’on doit croire à l’égard de Dieu




Dieu dit dans le Coran : « Rien n'est à Sa ressemblance, alors qu'Il est l'Audient et le Voyant parfaits. Il détient les clés des trésors des cieux et de la terre. Il dispense Ses biens à qui Il veut avec largesse ou avec parcimonie. Il a la science absolue de toute chose. »[1]
Il dit aussi : « Son Trône(Kursiyy : Piédestal) est plus vaste que les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine »[2]
Et Il dit : « Il détient les clefs de l’inconnu (l’invisible ou le mystère) qu’Il est seul à connaître. Il sait ce qui est en terre et en mer. Il ne tombe pas une feuille sans qu’Il ne le sache ; il n’est pas une graine dans les ténèbres de la terre, ni quelque chose de vivant ou de mort qui ne soient dans un Livre évident. C’est Lui qui vous reprend votre âme pendant la nuit et qui sait ce qu’ont fait vos membres pendant le jour. Puis Il vous ressuscite le jour afin que s’achève un délai fixé (nommé) à l’avance. Puis c’est vers Lui votre retour ; puis Il vous informera de ce que vous faisiez. C’est Lui le dompteur au- dessus de Ses esclaves.»[3]

Dieu est Unique et Un, Seul et Impénétrable, n'a pas engendré et n'a pas été engendré, Créateur Unique de toute chose, point d'associé, ni d'épouse ni d'enfant! Éternel et Savant, Puissant et Vivant, Audient et Voyant, Omnipotent et Infini, Majestueux et Grand, Généreux et Bon, Qui domine et impose Sa Volonté, Permanent et Premier, Divinité et Maître, Possesseur et Seigneur, Tout-Miséricordieux et Très-Miséricordieux, Voulant et Sage, Parlant, Créateur et accordant la subsistance.[4]

Il est qualifié par tous les Attributs par lesquels Il S'est Lui-même décrit, et nommé par tous les Noms qu'Il S'est donné, et Il n'a cessé d'être éternellement avec Ses Noms et Ses Attributs. Il ne ressemble à Ses créatures sous aucun mode : Son Essence ne ressemble pas à leurs essences, et Ses Attributs ne ressemblent pas à leurs attributs. Aucun des signes distinctifs des êtres créés ne s'applique à Lui, car ils indiquent leur contingence. Il n'a cessé de préexister et de précéder les êtres ayant un commencement temporel. Il n'a cessé d'exister avant toute chose. Nul éternel autre que Lui, et nulle divinité si ce n'est Lui.

Il n'est pas un corps, ni le réceptacle d'un esprit, ni une forme, ni un individu, ni une substance, ni l'accident d'une substance. Il n'y a en Lui ni jonction, ni séparation. Il n'est ni mobile, ni immobile. Il ne diminue, ni ne croît. Il n'a ni parties, ni éléments, ni membres, ni organes, ni directions spatiales, ni situations. Aucune gêne ne L'atteint, aucune inconscience ne s'empare de Lui. Il n'est pas soumis à la succession du temps. Aucune désignation ne Le détermine. Aucun lieu ne Le contient, aucune durée ne s'applique à Lui. Il ne saurait être ni en contact avec quoi que ce soit, ni isolé de quoi que ce soit, ni localisé en quelque endroit. Les pensées ne Le cernent point, les voiles ne Le cachent point, et pourtant « les regards ne L'atteignent point »[5].

Un soufi a dit à ce sujet :

« Il n'y a pas d'avant qui Le précède, ni d'au-delà qui Le dépasse, ni de à partir de qui Le devance, ni de loin de qui concoure avec Lui, ni de vers qui se joigne à Lui, ni de dans qui Le localise, ni de quand qui Le fixe, ni de si qui délibère avec Lui, ni de au-dessus qui Le couvre, ni de au-dessous qui Le porte, ni de en face qui s'oppose à Lui, ni d'auprès qui Le resserre, ni de en arrière qui Le tire, ni de devant qui L'arrête, ni d'auparavant qui Le fasse apparaître, ni d'après qui Le fasse disparaître, ni de tout qui Le rassemble, ni de il y a qui Le fasse exister, ni de il n'y a pas qui fasse qu'Il n'existe point, ni de voile qui Le cache. Sa perpétuité a devancé la contingence, Son existence a devancé le néant, et Sa prééternité a devancé la fin. Si tu dis quand ? Son être a précédé l'instant. Si tu dis avant ? l'avant est après Lui. Si tu dis Lui (Huwa), le H et le W (de Huwa) sont Sa création. Si tu dis comment ? Son essence se dérobe à la description par la manière d'être. Si tu dis où ? Son existence a devancé le lieu. Si tu dis qu'est-Il ? Son ipséité(mâhiyyatuhu) est distincte des choses(Il est comme Il a été et rien ne Lui ressemble). Il n'y a que chez Lui que deux attributs peuvent être réunis simultanément sans qu'Il se trouve mis par eux en contradiction. Il est caché dans Sa manifestation et manifeste dans Son occultation, car il est « le Manifeste et le Caché », le Proche(Al-qarîb) et l'Elevé(Al-Muta'âlî), et Ses créatures sont ainsi empêchées de Lui trouver un semblable. Il agit sans contact direct, Il se fait comprendre sans qu'on Le rencontre, et Il guide sans faire signe. Il n'est ni en proie aux désirs, ni agité par les pensées. On ne saurait attribuer de modalités à Son Essence, ni de contraintes à Son Action. »

Les yeux ne L'atteignent pas, que les opinions ne sauraient Le capter, que Ses Attributs ne se modifient pas et que Ses Noms ne changent pas, et qu'Il n'a jamais cessé et ne cessera jamais d'être tel : « Il est le Premier et le Dernier, le Manifeste et le Caché, et de toute chose Savant »[6], et « Rien n'est à Sa ressemblance, alors qu'Il est l'Audient et le Voyant parfaits »[7].

Notes:

[1] Coran : Sourate 42 (la consultation) verset 12.

[2] Sourate 2, verset: 255 (verset du Trône -âyatu al-kursî)

[3] Sourate 6, versets : 59 à 61.

[4] Extraits de « Kitâb al ta'arruf li madhdhab ahl al-tassawwuf» de Abu Bakr al Kalabâdhi (mort en 385 H) un des plus anciens traités écrits sur le sujet des soufis dans lesquels le chaykh a décortiqué leur doctrine, à la foi sur la 'aqida (croyance, dogme), sur la chari'a (loi divine), et sur la science qui leur est propre: le tasawwuf.

[5] Coran, Sourate : 6 , verset : 103 : « Les regards ne Le rattrapent pas et Lui, Il rattrape les regards » : La lumière étant l’élément qui se déplace à la plus grande vitesse connue, ce verset nous laisse entendre que Dieu est bien plus "immatériel" encore que la lumière, symbole de l’immatérialité (Son Essence (dhât) ne peut pas être cernée et il convient de ne pas s'en occuper). Dans la Sourate Annour, Allah dit : "Allah est Lumière (Nour) des cieux et de la terre". Les Mufassirîne (exégèses) expliquent ce mot Lumière -Nour- : "..La Lumière de Dieu ne ressemble pas aux lumières accessibles à l'oeil nu....En dehors des anthropomorphistes (mujassima) les savants sunnites expliquent ce terme par Sa Volonté qui a fait que l'univers fut éclairé, stabilisé et peuplé. La Lumière d'Allah est une Vérité qui a fait que l'univers, qui est Sa création, nous est perceptible à l'oeil nu. L'utilisation du mot lumière pour qualifier les créations divines, n'est qu'une métaphore....
Ibn 'Arafa, Ad-Dahhâk et al-Qorazî considérent que la lumière d'Allah est l'illumination des cieux et de la terre.
Mojâhid dans l'explication qu'il donne au mot lumière, réfère au fait que Dieu est "mudabbir" l'Organisateur de l'Univers.
Pour Obay Ben Ka'ab, al Hasan et Abo al 'âliya "Allah est la Lumière" veut dire qu'il est "muzayyin" l'Embellisseur des cieux par le soleil, la lune et les astres et celui de la terre par les Prophètes, les savants et les croyants.
Ibn 'Abbâs et Anas donnent le sens de la Lumière au fait que Allah est le Guide des occupants des cieux et de la terre...
Référence al Qurtubi Ahkâm al Qurân, perles du Coran éditions SELSABIL, p.210 à 213.

[6] Coran : Sourate 57, verset : 3.

[7] Coran : Sourate 42, verset : 11.




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