Doctrine Malikite


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Ibn 'âshir: "L'essentiel de la religion musulmane: Tawhîd, Fiqh et spiritualité, 2éme édition"


(Al-murshid Al-mu'în 'alâ Ad-Darûrî Min 'Ulûm ed-Dîn d'Ibn 'âshir)

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d'Ibn Abî Zayd Al-qirâwânî

Biographie:

L'Imam Mâlik - Sa vie et son époque, ses opinions et son fiqh d'Abou Zahra aux éditions Al-qalam


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Définition et histoire


L'expansion et l'ouverture du monde islamique
Les outils de l'Ijtihâd



L'expansion et l'ouverture du monde islamique


Le terme « madhhab » qu’on traduit en général par école ou doctrine, désigne couramment les écoles de pensée juridique en Islam, et signifie littéralement « aller vers » ou « prendre la voie de ».

Dés les premières générations de musulmans, il y avait plusieurs écoles juridiques. Chaque Compagnon qualifié, ainsi que chaque Suivant considéré comme savant, avait sa propre école.

A l’époque des successeurs des suivants (troisième génération de musulmans), on pouvait compter pas moins d’une dizaine d’écoles : l’école malékite, hanafite,shâfi‘ite, hanbalite, celles de l’Imâm Awzâ‘î, de Sufyân At-thawrî, de Al-layth Ibn Sa‘d, d’Ibn Jarîr At-tabarî, d’Ishâq Ibn Râhawayya, d’Ibn dâwûd et d’autres…Il y avait aussi l’école des « Ahl Al-bayt », les descendants et partisans de Hasan et Husayn (que Dieu les agréent) petits fils du Prophète (paix et salut sur lui), considéré alors comme une branche orthodoxe (la différenciation sunnisme/chiisme n’existait pas encore).

Les doctrines se justifiaient surtout par les besoins nouveaux et les sujets d'actualité surtout en terre conquise par les musulmans.

Depuis l'époque des Umayyades le monde musulman en pleine expansion connut l'influence des diverses philosophies et cultures étrangères. Les sectes apparaissent et font rage profitant de l'ignorance de la masse des musulmans. L'absence de règles strictes -qui organisent et authentifient les fatwas (les efforts d’interprétation juridique)- a favorisé l'anarchie en matière de jurisprudence surtout dans les régions les plus éloignées.

Dans ce contexte politique et religieux très agité, les quatre écoles : hanafite, malékite,shâfi‘ite et hanbalite sont nées et ont su répondre avec fermeté et efficacité aux questions et aux préoccupations du monde musulman. Ils ont su conservé au fil du temps leur notoriété et ont obtenu l’unanimité presque partout en terre d’Islam. Ils ont comblé ainsi- grâce aux efforts de leurs élèves successeurs fidèles et qualifiés- un vide dangereux en matière de droit musulman en relation avec les questions d'actualité.

La communauté (Ummah) islamique connut ainsi entre le deuxième et jusqu’au septième siècle de l’hégire plus de vingt écoles juridiques. Beaucoup de ces écoles ont disparu au fil du temps, et ce pour divers raisons : les unes ont disparu car il n’ y avait plus de successeurs pour continuer à propager leurs principes, d’autres ont disparu car elles étaient trop rigides ou trop souples ou à défaut d’unanimité sur la notoriété de leurs créateurs ou sur leurs fondements. Quatre écoles sunnites seulement ont survécu, ont reçu le consensus de la communauté musulmane et se sont imposées ainsi comme références saines et solides. Il s‘agit de l’école malékite, hanafite,shâfi‘ite et hanbalite.


Les outils de l'Ijtihâd


Les bases de ces quatre écoles sont d'abord: le Coran et la Sunna. Pour les questions et sujets nouveaux qui n'ont pas été traité par les textes traditionnels, les quatre écoles ont eu recours à ce qu'on appelle les outils de jurisprudence (qui varient selon chaque école et son contexte). On peut citer parmi ces outils qui s'inscrivent dans la grande catégorie de l'effort juridique « Ijtihâd »[1]:
*l'analogie (ou le rapprochement par rapport au texte traditionnel) "al-qiyâs",
*le consensus "al-ijmâ' " (basé sur la célèbre parole du Prophète (paix et salut sur lui): "Ma communauté ne peut pas avoir un consensus faux (égaré)[2]»,
*l'intérêt de la communauté "Al-masâlih al-mursala",
*la préférence personnelle en vue du bien (istihsân)
*l'opinion personnel "Ar-ra’y" (spécialité de l'école hanafite) basé sur l'interprétation (ta’wîl)
*...

Notes de bas de page:

[1] Le Prophète (paix et salut sur lui) avait enseigné à Mu'âdh ibn Jabal avant de l’envoyer au Yémen comme messager des bonnes valeurs de l’Islam: "Selon quoi jugeras-tu lorsque le besoin s'en présentera ? – Selon le Livre de Dieu, avait répondu Mu'âdh. – Et si tu ne trouves pas (de solution explicite) dans le Livre de Dieu ? – Je jugerai alors selon les Hadîths du Messager de Dieu, avait répondu Mu'âdh. – Et si tu ne trouves pas (de solution explicite) dans les Hadîths du Messager de Dieu ? – Je ne manquerai alors pas de faire un effort de réflexion (ijtihâd) pour formuler mon opinion, avait répondu Mu'âdh." Sur quoi le Prophète avait manifesté son approbation en ces termes : "Louange à Dieu qui a guidé le messager du Messager de Dieu vers ce qu'agrée le Messager de Dieu" (rapporté par at-Tirmidhî et Abû Dâoûd, voir aussi A'lâm ul-muwaqqi'în, tome 1 pp. 49-50).

Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « lorsque le juge a fait un effort (juridique) (ijtahada) puis a atteint la vérité, il a deux récompenses, et s’il a fait un effort (juridique) et s’est trompé, il a une seule récompense ». Rapporté par Al-Bukhârî : Hadîth n° : 6805 : chapitre : « Al- i‘tisâm bi al-kitâb wa as-sunna »


[2] Voir Ad-dâramî (1/29) et « jam‘a al-jawâmi‘ » de l’Imam As-suyûtî (4641) : c’est parmi les trois choses que Dieu a promis à Son Messager Sidna Muhammad (paix et salut sur lui) : que sa communauté n’aura pas de consensus sur le faux.Ce Hadîth a été rapporté également par At-tabarani avec une chaîne authentique remontant à Abdellah Ibn Omar, ainsi que Al-haythamî dans "Majma' az-zawâid".
Le consensus considéré ici est celui des savants Mujtahid du Fiqh.





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